2020 et le marché immobilier alpin

Le mot de l'année 2020 du dictionnaire Collins a été annoncé cette semaine : lockdown. Avec self-isolate, social distancing, furlough, key-worker et coronavirus dans la longue liste des dix, ces choix reflètent l'année 2020 qui s'est avérée être une année étrangère pour chacun d'entre nous.
 
Tous les aspects de la vie ont été affectés et perturbés par la pandémie.

Comme vous pouvez vous y attendre, on nous demande régulièrement de résumer les impacts de la pandémie sur les Alpes et sur le marché immobilier alpin. Par conséquent, pour faire suite à notre résumé de la situation en juillet, nous allons tenter de donner notre aperçu de l'année du point de vue des Alpes et du marché immobilier en France, en Suisse et en Autriche.
 

Incertitude précoce

Le 13 mars 2020 à minuit, toutes les stations de ski françaises ont été fermées par décret du gouvernement français. De l'autre côté de la frontière, Verbier, Zermatt et Saas Fee ont toutes fermé le même jour, suivies rapidement par d'autres stations suisses. Les visiteurs d'Ischgl et de St. Anton ont été placés en quarantaine à partir du 13 mars et la saison de ski 2019/20 était ainsi terminée. Les vacances ont été annulées à court terme et les pays d'Europe et d'Amérique du Nord ont commencé à rapatrier leurs citoyens alors que nous entrions dans la première vague de la pandémie de coronavirus. Pendant quelques semaines, l'attention de chacun s'est portée, à juste titre, sur la santé et la sécurité de ses proches.
 
La situation financière et personnelle des gens ayant changé presque du jour au lendemain, un certain nombre d'acheteurs ont renoncé à acheter des biens immobiliers dans les Alpes.
 
Pour d'autres, avec un franc suisse en chute libre et un climat général d'incertitude, il a été possible de négocier une réduction de prix de dernière minute pour faire passer les ventes. Les achats immobiliers sont, après tout, un processus assez long et, dans de nombreux cas, les acheteurs et les vendeurs avaient déjà consacré tellement de temps et d'efforts à la conclusion d'un accord qu'ils ne demandaient qu'à le conclure ! Dans un cas où nous avions un vendeur britannique et un acheteur anglais, nous avons modifié le prix pour que la partie payable soit en livres sterling !
 

Maintien du prix

Les prix annoncés n'ont toutefois pas été réduits, les vendeurs attendant de voir comment les choses allaient se dérouler.
 
C'est l'une des caractéristiques de notre marché. Il y a très peu de ventes en difficulté, car la plupart des acheteurs n'empruntent pas trop ou ne comptent pas sur les revenus locatifs pour financer le bien. Il en a été de même lors de la crise financière de 2008. Le marché de l'immobilier de montagne est beaucoup plus résistant que celui des villes.

Il s'est avéré que les locations d'été ont connu une forte augmentation, les Européens ayant décidé de rester dans leur propre pays et, bien sûr, la montagne étant un choix populaire pour les vacances. De nombreux vendeurs ont été agréablement surpris d'enregistrer un été lucratif en termes de locations, malgré la combinaison toujours changeante des restrictions de voyage et des exigences en matière de quarantaine.

La vague de l'été

L'été, le temps était magnifique dans les Alpes et ceux qui choisissaient d'y passer leurs vacances l'appréciaient. Ils aimaient aussi le sentiment de liberté que leur procurait la montagne par rapport à la ville.
 
Le marché du tourisme d'été dans les Alpes a été plus important cette année - pendant la pandémie - qu'il ne l'avait été depuis plusieurs années dans certaines régions. Luc et Chandolin ont enregistré une augmentation de 27 % du nombre de touristes cet été, les gens cherchant à s'éloigner des foules et des embouteillages. Un hôtel de Grimentz a vu son nombre de visiteurs augmenter de 50 % par rapport à la même période de l'année précédente, selon les chiffres de l'office du tourisme du Val d'Anniviers.
 
Cette histoire a été assez cohérente dans toutes les régions où nous travaillons et a été une bonne surprise pour les entreprises locales et les agences de location de biens immobiliers qui s'inquiétaient de la situation.
 
Parallèlement à cette vague de tourisme estival, nous avons enregistré une augmentation des demandes de biens immobiliers dans les Alpes, ce qui s'est traduit par des ventes. Bien que nous couvrions la Suisse, la France et l'Autriche, la quasi-totalité de l'augmentation de l'activité s'est produite en Suisse. Elle est due en partie aux facteurs habituels - la force du franc suisse et la conviction que les Suisses allaient gérer efficacement la pandémie en termes d'impact sur la santé et l'économie.
 
De nombreuses ventes ont été réalisées auprès des Suisses eux-mêmes et de clients internationaux vivant en Suisse qui ont redécouvert la beauté de leur propre pays. Cet été, nous avons reçu plus de demandes pour des biens immobiliers suisses que jamais auparavant, et plus en juillet qu'en décembre précédent (habituellement notre mois de pointe) ! Au début du mois de novembre, nous avions déjà reçu le même nombre de demandes que pendant toute l'année 2019, 2018 ou 2017.

L'automne et au-delà

Le 29 août, les voyageurs revenant de Suisse vers le Royaume-Uni ont été obligés de se mettre en quarantaine pendant 14 jours à leur retour, ce qui n'est qu'un exemple parmi d'autres des restrictions de quarantaine qui ont limité l'accès des ressortissants étrangers au marché immobilier alpin. La liste des pays et régions en provenance desquels les voyageurs doivent se mettre en quarantaine à leur arrivée en Suisse s'est également allongée au cours de l'automne, le Royaume-Uni ayant été ajouté à cette liste à la fin du mois de septembre, aux côtés de la Belgique, des Pays-Bas et de bien d'autres pays encore.
 
Cela a stoppé net un grand nombre de visites planifiées et d'acheteurs sérieux, mais les Suisses ont continué à acheter. Le point idéal semble se situer autour de 1 million de francs suisses pour un petit chalet, mais nous avons également vendu un certain nombre de résidences secondaires pour un montant allant jusqu'à 3 millions de francs suisses à des résidents suisses à la recherche d'une résidence secondaire et - parfois - d'un déménagement complet.
 
Presque tous les pays européens ont introduit des restrictions de quarantaine pour les voyages internationaux et leurs listes de pays interdits et en quarantaine s'allongent chaque semaine. Alors que nous commencions à penser que nous ne pourrions pas nous rendre en Suisse cet hiver, les Suisses ont fait quelque chose de tout à fait inattendu. Le 29 octobre La Suisse a réduit sa liste rouge de 60 pays à seulement 4. La quarantaine n'est donc plus nécessaire que si vous venez d'Andorre, d'Arménie, de Belgique et de République tchèque. À l'heure où nous écrivons ces lignes (11 novembre), vous pouvez entrer librement en Suisse en provenance de tous les autres pays sans devoir passer par la quarantaine à l'arrivée.

Ainsi, bien qu'il puisse y avoir des retombées en Autriche et dans les Alpes françaises (qui ont encore des restrictions), nous espérons que le marché suisse continuera à être fort cet hiver. Nos collègues suisses fonctionneront comme d'habitude pour accueillir les clients lors des visites de propriétés et nous avons loué un appartement à Saas Fee pour toute la saison. Si vous pouvez venir en Suisse, nous serons heureux de vous rencontrer, de vous montrer des propriétés et même de vous emmener sur les pistes de ski !
 
Rien n'est certain par les temps qui courent, mais pour l'instant, les propriétaires commencent à planifier leur séjour dans leurs chalets suisses cet hiver et la neige est déjà arrivée ! Saas Fee a ouvert les remontées mécaniques au-dessus de Morenia il y a quelques semaines et d'autres stations suisses prévoient d'ouvrir dans le courant du mois. En France, les sociétés de remontées mécaniques ne dévoilent pas leur jeu et l'on parle de remboursements au prorata des forfaits de saison en cas de fermeture. Toutefois, l'intention dans les Alpes est claire : elles feront tout ce qui est en leur pouvoir pour offrir une saison de ski aux touristes cet hiver.